METODO

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Articles

166267

(2005) Le Portique 16.

Ontologie, morale, histoire

Alain Flajoliet

Dans la philosophie de Sartre, depuis les années d’études jusqu’à la rédaction des Cahiers pour une morale, ontologie et morale marchent pour ainsi dire du même pas. Parfois, les préoccupations ontologiques commandent le questionnement moral. C’est le cas lorsque la toute pre­mière métaphysique définit une morale du salut par l’art, ou encore lorsque la « méta­physique de la réalité-humaine » (1939-1940) engage à une ré­flexion sur l’authenticité ; ou bien enfin, dans L’Être et le Néant, quand les « perspectives morales » sont dégagées à partir des conclusions de l’onto­logie phénoménologique. Parfois, à l’inverse, la construction d’une morale conduit à une refonte des concepts de l’ontologie. C’est le cas lorsque les Cahiers (1947-1948) redéfinissent l’être humain comme « créateur ». Cette seconde perspective, née des apories rencontrées par Sartre dans l’élabora­tion du premier chemin, connaît toutefois des difficultés. Il conduit à envisager – toujours dans les Cahiers – d’aller vers la morale par l’his­toire humaine comme « totalité détotalisée ». Cependant cette dernière tentative souffre d’une insuffi­sante élaboration du concept d’histoire. Cette lacune ne sera comblée qu’avec la Critique de la raison dia­lectique (1960). Mais ce sera au prix de l’ajourne­ment de la question morale. Celle-ci ressurgit in fine vers 1964-1965 sous la forme très problématique d’une éthique dialectique.

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Full citation:

Flajoliet, A. (2005). Ontologie, morale, histoire. Le Portique 16, pp. n/a.

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