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International Studies in Phenomenology and Philosophy

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La remémoration spatiale des emprunts culturels 

une alternative à leur hiérarchisation historique

Marika Moisseeff

pp. 85-104

L’évolutionnisme culturel qui fait son apparition dans la deuxième partie du xixe siècle postule l’existence d’une trajectoire historique unique de l’humanité. Les sociétés « exotiques », « primitives » étudiées par les ethnologues étaient alors censées refléter les stades successifs empruntés par les sociétés européennes situées au palier le plus élevé : miroir du passé mais également censées ancrées dans ce passé archaïque. Cette tendance occidentale à historiciser et, par là, à hiérarchiser les différences culturelles sous-tend également la compulsion à rechercher l’origine de tel ou tel phénomène pour en attribuer la paternité à telle société ou personnalité. En revisitant le concept princeps des Aborigènes australiens, le Rêve, l’auteur montre à quel point, ceux qui furent pourtant jugés comme les plus primitifs, valorisent les transformations socioculturelles mais qu’ils en attribuent l’origine à des entités non historiques, éternelles. L’inscription spatiale des emprunts au travers du récit des déambulations de ces êtres du Rêve horizontalise les relations qu’entretiennent les différents groupes et favorisent le maintien de leurs échanges.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1000

Full citation:

Moisseeff, M. (2004). La remémoration spatiale des emprunts culturels : une alternative à leur hiérarchisation historique. Revue germanique internationale - ancienne série 21, pp. 85-104.

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